Ce n’était certainement pas un fataliste au sens où on l’entend généralement. Pourtant, une fois dans sa vie, il n’avait été sûr de prendre vraiment lui-même une décision, il lui semblait plutôt que le destin l’obligeait à les prendre. Parfois, il ressentait une satisfaction momentanée à l’idée d’avoir décidé quelque chose de son propre chef, puis il se rendait compte que les choses avaient en fait été décidées par une force extérieure camouflée habilement derrière ce qu’il croyait être son libre arbitre.
Haruki Murakami, Chronique de l’oiseau à ressort (ISBN 2-02-068625-2), p. 707